Scène

BD-concert Chabouté//Troendlé

Tout public dès 12 ans • 55 minutes • Création 2017

Avec le soutien de l’Espace culturel de Vendenheim, Machette Production, le Colmar jazz festival et l’Illiade d’Illkirch-Graffenstaden.

Le premier pari : un piano, une batterie, une BD réunis sur scène.
Impossible ?
Ce serait compter sans la passion de Sébastien Troendlé !

« Un peu de bois et d’acier »
Deuxième pari de taille lui aussi : mettre en scène un banc.
Comme le piano et la batterie, le héros singulier de la BD de Chabouté est vêtu de bois et d’acier. Ce point commun insolite invite pourtant Sébastien Troendlé à évoluer à nouveau dans l’univers de cet auteur subtil et puissant qui résonne dans l’imaginaire du musicien depuis plusieurs années. Leur première rencontre artistique s’est faite en effet autour de « Rag & Boogie », un livre jeunesse illustré par Chabouté, coécrit avec Valérie Paumier (Ed. Les Rêveurs – fév. 2018).

Le credo de Sébastien Troendlé : créer du lien entre la musique et d’autres formes artistiques.
Et c’est avec son admirable bagage éclectique, combiné de danse, de théâtre et de cirque, que ce musicien au travail acharné va nous accompagner dans le voyage que représente cet exceptionnel BD-concert.

Quand la magie s’épanouit.

Les personnages défilent dans un univers musical fait de compositions et d’improvisations proposé par Sébastien Troendlé et son acolyte Frédéric Guérin. L’univers graphique noir et blanc tout en sensibilité de Chabouté prend vie.
La musique nous transporte tout au long des images vidéo, nous déposant délicatement aux dernières notes du spectacle, le regard sur nos quotidiens à jamais enrichi.

Présentation de la BD

Chabouté revient, avec son regard particulier et son exceptionnelle maîtrise du noir & blanc…

L’histoire d’un banc, un simple banc public qui voit défiler les gens à travers les heures, les jours, les saisons, les années… Ceux qui passent, qui s’arrêtent, d’autres qui reviennent, certains qui attendent…

Le banc devient un havre, un îlot, un refuge, une scène… Un ballet d’anonymes et d’habitués évoluant dans une chorégraphie savamment orchestrée ou les petites futilités, les situations rocambolesques et les rencontres surprenantes donnent naissance à un récit drôle et singulier.

Chabouté tisse avec brio une histoire où plane la magie d’un Tati, agrémentée d’un soupçon de Chaplin, quelques miettes du mime Marceau et d’une pincée de Keaton …
330 pages d’une aventure dont le héros est un banc, un simple banc public…

Juste un peu de bois et d’acier…

Quand la presse en parle

Peu de dessinateurs savent comme Chabouté raconter et rendre palpitant ce qui se passe quand il ne se passe rien. Les « vraies gens » qui l’inspirent depuis toujours (lire « Tout seul », 2008), on les rencontre cette fois autour d’un banc, dans un square qui est comme la scène d’un petit théâtre en plein air, avec des vieux, des jeunes, la plupart seuls, qui sont là pour un court moment de répit, d’attente, de lecture, de vide, qui se côtoient sans se voir ou en faisant mine de, sans rien espérer de plus que de « tuer le temps ». Des silhouettes qui peu à peu s’animent, deviennent des personnages, à mesure qu’ils apparaissent, disparaissent et repassent au fil des pages. Et que le temps passe.

Car c’est la décisive originalité de cette ronde rien moins que statique : on voit, littéralement, défiler les jours, les mois, les saisons, tandis que s’installe cette impalpable dimension où, dans un mélange subtil de mélancolie douce et de cocasserie incongrue (du genre « tatiesque »), le « rien » de ces moments suspendus fourmille en fait d’infimes détails, futiles ou touchants, à partir desquels le lecteur a tout loisir d’imaginer l’existence de chacun. Chabouté réussit à se glisser dans les interstices de ces existences anonymes pour débrider une humanité profonde, loin des conventions et des approximations du jeu social… « Un peu de bois et d’acier » devient ainsi un très beau film en noir et blanc sur la vie mode d’emploi, découpé, monté et rythmé au plan près, où l’auteur a osé prendre le temps de « laisser de la place aux silences ». Ce « film » muet, sans la moindre ligne de dialogue, est irrésistiblement parlant.

Jean-Claude Loiseau, TELERAMA

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